lundi 27 mai 2013

De la difficulté à écrire l'histoire d'une industrie...


Écrire l'histoire d'une entreprise s'avère plus difficile à accomplir que l'on ne pourrait le croire. Dans le cadre d'un projet de la Société historique Cavelier-De LaSalle, j'ai dirigé deux rédacteurs-recherchistes et une cartographe pour produire un livre intitulé : Les industries à LaSalle de 1912 à 2002. Nous avions accès au journal local, aux nouvelles sur l'Internet, notamment par l'entremise des sites des entreprises ou aux archives de l'arrondissement de LaSalle. De plus, nous pouvions interviewer les employés et les cadres des compagnies. Nous avions également consulté des monographies, des mémoires de maîtrise et thèses de doctorat qui nous présentaient leurs hypothèses et leurs conclusions sur les sociétés privées.

Par contre, nous avions beaucoup plus de difficultés à consulter les archives mêmes des entreprises, sauf dans les dépôts publics (ex. : les entreprises d’électricité dans les archives de la société Hydro-Québec). À LaSalle, une entreprise comme Peacock nous a permis de numériser ses photos qui dataient des années 1929 à 1970. Labatt nous laissait également consulter ses archives photographiques. Or, les archives telles que les procès-verbaux des réunions du conseil d'administration sont très peu accessibles, ce qui réduit les possibilités d'en apprendre encore plus sur ces entreprises.

J'ai écrit un historique de Montréal-Est en 2010 dans le cadre du centième anniversaire de fondation. L’un des sujets incontournables concernait l’histoire des raffineries de pétrole. Mes principales sources furent les sites Internet et les journaux de Montréal. Les historiens et étudiants universitaires ne semblent pas trop se passionner de l’évolution des entreprises québécoises ou canadiennes. Il n’est pas évident de mettre la main sur un rapport annuel à moins d’être un actionnaire d’une compagnie cotée en bourse.

J’ai participé à des projets de recherche qui tiennent compte de l’évolution des entreprises au sein de municipalités (Blainville, LaSalle, Montréal-Est, Montréal-Nord, etc.).

jeudi 2 mai 2013

Disparition des Albums souvenirs québécois

J'ai appris récemment que la firme Louis Bilodeau & Fils n'était plus en affaires, que les Albums souvenirs québécois sont disparus au Québec. Plusieurs municipalités et autres communautés cherchent parfois à souligner la fondation de leur paroisse ou de leur localité par la publication d'un livre. Les albums souvenirs contiennent l'histoire locale, la participation des notables et surtout les pages de familles et d'entreprises.

Le nom, Albums souvenirs québécois, réfère à une entreprise familiale située à Sherbrooke et fondée par Louis Bilodeau, un animateur à la radio sherbrookoise et de la télévision CHLT-TV. De 1960 à 1983, Louis Bilodeau présente chaque semaine le folklore et l'histoire d'une municipalité québécoise sous la forme des veillées d'autrefois. Ainsi, la Soirée canadienne attire l'attention du public québécois. Né le 9 décembre 1924 à Rouyn-Noranda, Louis Bilodeau décède le 26 novembre 2006 à Sherbrooke.

Une question se pose ici: est-ce que les communautés locales souhaitent la publication de leur histoire ? La commémoration d'un lieu peut se faire par des fêtes, festivals, soupers familiaux ou communautaires et autres activités. D'autres sociétés, entreprises et professionnels sont prêts à prendre la relève. Est-ce qu'un comité des fêtes, un conseil municipal, une direction des municipalités et autres désirent retracer les racines de leur patelin et surtout faire connaître l'histoire locale aux nouvelles générations ?

L'abandon des affaires par Louis Bilodeau, fils, est-il le signe d'un changement profond, plus précisément d'un manque d'intérêt face à l'histoire paroissiale, municipale ou scolaire ? Je ne le pense pas. Depuis 1995, j'œuvre à faire découvrir cette facette de l'histoire avec l'aide de la Société de recherche Archiv-Histo. De nombreuses communautés ont fait appel à nos services: Blainville, Brigham, East Angus, Noyan, St-Valentin, St-Louis-de-Gonzague, St-Simon, Mascouche, LaSalle, Montréal-Est, Sainte-Mélanie, Saint-Esprit, St-Thomas, Saint-Jean-de-Matha, Notre-Dame-de-Lourdes, Notre-Dame-des-Prairies, Saint-Patrice-de-Sherrington, St-Dominique, Verdun, etc. Dans la grande région de Montréal, en Montérégie, dans Lanaudière les populations locales ont répondu à l'appel.